Doris Leuthard fouillée à la douane russe

La ministre de l'économie a été contrainte d'ôter ses chaussures et de se laisser palper lors d'un contrôle de sécurité à l'aéroport de St- Petersbourg.

La conseillère fédérale Doris Leuthard a été traitée comme une touriste lambda. (Photo: Keystone)

La conseillère fédérale a dans un premier temps refusé de s'exécuter. Elle a passé à travers le détecteur de métaux chaussures aux pieds.

Mais les fonctionnaires russes ont refusé de la laisser aller plus loin. Ils sont restés inflexibles malgré les interventions énergiques de l'ambassadeur de Suisse Erwin Hofer, du senior vice-président d'ABB Richard Friedl, ou encore du pilote de l'avion qui avait raté son heure de départ.

Lettre de protestation

Doris Leuthard a donc fini par céder, et comme la vingtaine de membres de la délégation. Elle a placé ses chaussures sur le tapis roulant avant de franchir le portique détecteur de métaux. De l'autre côté, elle a dû de surcroît subir une palpation de la part d'une fonctionnaire russe.

L'avion a décollé avec une vingtaine de minutes de retard. «C'est la première fois qu'une telle chose m'arrive en tant que conseillère fédérale», a déclaré l'ATS Doris Leuthard. La Suisse va réagir à cet incident par une lettre de protestation, a-t-elle ajouté. Les membres de gouvernements bénéficient en effet de règles particulières d'immunité diplomatique.

Un autre incident a quelque peu terni le voyage de Doris Leuthard en Russie. Vendredi, le gouverneur de la région de Leningrad Valery Serdioukov n'était pas disponible pour parler à la ministre. C'est son adjoint Grigori Dwas qui est apparu, expliquant que son chef avait été convoqué à Moscou pour une séance du gouvernement.

A Moscou et à Ekaterinbourg

Au-delà de ses soucis aéroportuaires, la conseillère fédérale a multiplié les rencontres au cours de sa visite en Russie. Avant St- Petersbourg, elle s'est entretenue avec des responsables politiques et économiques à Moscou, la capitale, et à Ekaterinbourg, région très dynamique située juste à l'est de l'Oural.

Doris Leuthard a notamment constaté la volonté exprimée par ses interlocuteurs russes de conclure un accord de libre-échange avec l'AELE, perspective qui dépend avant tout de la future adhésion de la Russie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Elle a aussi vu que l'économie nationale s'appuyait encore sur une base manquant de PME.

Au niveau bilatéral, la Suisse a signalé sa volonté d'aboutir à un renforcement de la protection de la propriété intellectuelle. Elle souhaite de même procéder à un «raffraîchissement» de l'accord relatif à la protection des investissements, afin de favoriser encore l'implication des entreprises helvétiques en Russie.

Source: SDA/ATS