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Medvedev a estimé mercredi que la prétention américaine avait mis en danger la sécurité internationale.

Publié le par SABAKA

Lors de la World Policy Conference organisée par l'Institut français des relations internationales (Ifri), le président russe Dmitri Medvedev a estimé mercredi que la prétention américaine à être la puissance dominante dans le monde avait mis en danger la sécurité internationale.

"Le souhait des Etats-Unis de consolider leur domination mondiale les a poussés à rater une occasion historique (...) de bâtir un ordre mondial véritablement démocratique", a-t-il déclaré.

Dmitri Medvedev a dénoncé un système de sécurité international "monopolaire", reposant sur la puissance militaire des Etats-Unis - un système, a-t-il dit, qui "n'est pas du tout fiable". Il a condamné pêle-mêle l'installation par les Etats-Unis d'éléments d'un bouclier anti-missiles en République Tchèque et en Pologne et l'indépendance du Kosovo.

"Le long des frontières russes, on voit le déploiement de bases militaires", a-t-il dit. "L'élargissement de l'Otan se fait avec une hâte particulière. On discute sérieusement de l'adhésion de la Géorgie et de l'Ukraine à l'Otan (...) On dresse de nouvelles lignes de division en Europe."

"Il est naturel que nous considérions ces agissements comme des actes qui sont dirigés contre nous", a-t-il dit.
Dans un discours inhabituellement teinté d'émotion pour un président russe, il a proposé un nouveau pacte de sécurité qui interdirait l'usage de la force ou même la menace du recours à la force et indiquerait clairement qu'aucun pays, y compris la Russie, n'a le monopole du maintien de la sécurité en Europe.

"La confrontation n'est pas dans notre intérêt. Le développement de la Russie n'est possible que dans le cadre de relations internationales transparentes et égales et c'est le gage de la stabilité du monde", a souligné le président russe.

"Actions unilatérales"

Dmitri Medvedev a estimé que Washington avait eu tort, après les attentats du 11 septembre 2001, de ne pas accepter pleinement l'offre de Moscou d'un partenariat de lutte contre le terrorisme. "Après avoir fait chuter le régime des taliban en Afghanistan, les Etats-Unis ont entrepris une série d'actions unilatérales", a-t-il dit. "Le résultat, ce fut cette tendance qui est apparue dans les relations internationales à créer des lignes de division. Il s'agissait en fait du retour à une politique très répandue autrefois et connue sous le terme d'endiguement", a-t-il ajouté.

Pour Dmitri Medvedev, certains dirigeants occidentaux continuent de voir la Russie sous le prisme obsolète de la Guerre froide. "Il est très important de nous calmer et au moins d'abandonner la réthorique de la confrontation qui, tôt ou tard, commence à vivre sa propre vie", a-t-il dit. "

"Tout ça appartient au passé, comme la 'soviétologie', et la 'soviétologie', comme la paranoïa, est une maladie dangereuse et il est dommage que, jusqu'à aujourd'hui, une partie de l'administration américaine en souffre", a-t-il ajouté.

"Il faut prendre connaissance de la nouvelle Russie plutôt que réanimer les fantômes de l'Union soviétique. Je suis convaincu qu'il n'y a pas de risque de nouvelle édition de la Guerre froide", a estimé Dmitri Medvedev.
Le président russe a en revanche rendu un hommage appuyé à l'Union européenne pour ses prises de position dans le conflit géorgien. "Je veux insister sur le rôle constructif joué par l'Union européenne dans la recherche d'une option pacifique pour surmonter la crise caucasienne", a dit Dmitri Medvedev.

"Alors que d'autres forces dans le monde rechignaient à une telle attitude ou en étaient incapables, c'est dans l'Union européenne que nous avons trouvé un partenaire pragmatique et responsable", a-t-il ajouté.
"Je suis convaincu que cela témoigne de la maturité des relations Russie-UE, qui ont passé leur test avec dignité".

 
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